Succès du 4e colloque sur l’avenir des églises de Bellechasse
Extraits de la synthèse préparée par Augustin Levesque-Mongrain, MRC de Bellechasse
Le quatrième colloque sur l’avenir des églises de Bellechasse s’est tenu le 1er novembre 2024 à Saint-Anselme, mettant l’accent sur la mobilisation pour la conservation et la requalification des églises. L’événement, organisé par la Société historique de Bellechasse et la MRC de Bellechasse, a rassemblé experts et citoyens pour discuter des enjeux patrimoniaux. Voici une synthèse des sujets discutés.
Les églises, marqueurs de notre identité culturelle
Yves Turgeon a rappelé l’importance des églises comme témoins de l’héritage culturel québécois. L’architecte Thomas Baillargé, actif dans Bellechasse au XIXe siècle, a laissé un important legs architectural. Le colloque a notamment mis en lumière l’église de Saint-Anselme et l’apport de François Audet dit Lapointe, maître-charpentier du XIXe siècle.
Requalification et enjeux
Luc Noppen a abordé les défis de la requalification des églises, souvent désacralisées et menacées de fermeture. Il a souligné la nécessité d’une intervention municipale pour préserver ces édifices, en s’appuyant sur des stratégies régionales adaptées aux besoins des communautés. Il a aussi évoqué le succès de la municipalisation de l’église de La Durantaye en 2008, devenue un modèle de réutilisation.
Défis financiers et solutions
Le coût de la démolition d’une église étant élevé, il est préférable d’investir dans sa transformation. Les municipalités peuvent établir des règlements pour protéger ces bâtiments et obtenir des subventions du Conseil du patrimoine religieux du Québec et d’autres organismes gouvernementaux. La conservation du patrimoine repose sur la mobilisation citoyenne et une reconnaissance collective de sa valeur.
État des lieux et perspectives
Une analyse des 29 communautés locales a révélé trois catégories :
- Onze communautés sont stables financièrement et bénéficient d’un renouvellement.
- Dix communautés doivent trouver des solutions pour assurer leur viabilité.
- Huit communautés ne peuvent plus maintenir leur église et doivent envisager la vente ou la transformation du bâtiment.
Les municipalités sont les premières candidates à l’acquisition des églises, mais la Loi sur la laïcité complique parfois leur reconversion.
Table ronde sur la requalification
Des experts ont partagé leur expérience sur la transformation des églises. L’architecte Marie-Josée Deschênes a souligné l’importance de la documentation patrimoniale et des audits techniques. Le maire de Saint-Apollinaire, Jonathan Moreau, a mis en avant la nécessité d’une vision commune et d’une communication efficace avec la population. Jocelyn Groulx (CPRQ) a présenté les programmes de financement pour la requalification. Enfin, Lucie K. Morisset, historienne de l’architecture, a insisté sur l’importance de la sensibilisation pour favoriser l’attachement communautaire à ces bâtiments.
Atelier de cocréation : mobiliser la population
Les participants ont identifié l’importance de la transparence et de la communication, notamment via les réseaux sociaux, pour sensibiliser toutes les générations. Ils ont aussi insisté sur la vulgarisation du processus de transformation pour faciliter l’adhésion des citoyens et des élus. Le colloque a ainsi mis en lumière la nécessité d’une action collective pour préserver ces édifices, symboles de l’identité québécoise.
COUP D'ŒIL SUR LE PASSÉ
L'alcool à Saint-Nérée décrié par les curés
La Société historique de Bellechasse (SHB) collabore avec le journal « La Voix du Sud » pour offrir à ses lecteurs une fenêtre mensuelle sur le passé au moyen d'une page dédiée à l'histoire de Bellechasse. L'édition du 5 mars 2025 (Volume 63, No 39) évoque les conseils donnés par le clergé aux fervents catholiques de la région. Dans toutes les paroisses catholiques de la région de Bellechasse, la fabrication artisanale et la consommation d'alcool ont longtemps été un sujet de prédilection lors des prédications offertes aux croyants sous la forme de sermons ou discours pour annoncer la parole de Dieu et pour inciter à la pratique de la vertu durant les messes célébrées chaque semaine.
Dans les prônes rédigés notamment par des curés de Saint-Nérée, l’alcool et ses méfaits étaient vivement dénoncés, surtout entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Chaque dimanche, les prêtres mettaient en garde contre la vente et la consommation de boisson, allant jusqu’à refuser des sacrements aux faiseurs d’alcool ou à inciter les paroissiens à voter en faveur de la prohibition. Plusieurs curés ont aussi encouragé la sobriété, surtout lors des fêtes, et ont soutenu des initiatives visant à limiter la production de « bagosse » et de bière artisanale. Au fil des années, cependant, l’importance accordée à ce sujet a diminué dans les sermons.
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